Le Livre des morts

de Glenn COOPER

Et des Vivants !

Pourquoi lire ce livre ?
C’est plus qu’une enquête, un thriller d’un genre particulier qui nous tient en haleine, un roman aux multiples questions. Si nous avions une telle connaissance, qu’en ferions-nous ?…

Résumé :

C’est bien plus que cela !

Mon avis :
Glenn COOPER nous entraîne dans une aventure ésotérique sur trois époques qui se mêlent, s’emmêlent et se télescopent pour nous permettre de mieux comprendre l’intrigue, chance que n’ont pas les deux enquêteurs du FBI. Improbable duo, technique littéraire et cinématographique habituelle, offrant à ses protagonistes de s’ouvrir à la vie pour l’une, de se réconcilier avec lui-même pour l’autre. L’auteur joue à fond le contraste, la jeune avec l’ancien, l’élève et le maitre, la citadine et le provincial… Pourtant ils ont leurs fêlures, ce qui les rapprochent, les soude malgré leurs différences comme c’est l’usage. Il faut dire que Will PIPER est le profiteur vedette ‘maison’ dont le caractère lui a fermé toutes les portes, il attend seulement sa retraite dans deux ans. Nancy est sortie de Quantico il y a à peine trois ans, ambitieuse, travailleuse infatigable et aussi rigide que les procédures et nombreuses règles qu’on lui a inculquées durant sa formation. Seul l’accident de santé de son coéquipier les réunit dans une affaire baptisée ‘Apocalypse’ : les victimes sans lien aucun ont reçu la veille une carte avec un cercueil et la date de leur mort ! Will a déjà mal vécu le fait qu’elle lui passe sous le nez, alors la récupérer dans ces conditions… Ambiance…
D’autant plus que côté coeur, une fois encore il se retrouve seul, sa dernière conquête est partie en lui laissant une insulte comme lettre d’adieu. Il met toute son énergie à (re)tisser des liens avec sac fille; fichu caractère, fichu métier, bonjour la dive bouteille…
Pour autant, ce type de personnage habituel dans ce genre de littérature, nous est immédiatement sympathique, revenu de tout, il demeure un professionnel tentant tant bien que mal de maintenir un semblant de vie sociale : un an plus tôt il s’est rendu à la réunion des anciens de son université, s’étonnant à peine de leur trajectoire, riches ou pas, il est la star désabusée de la soirée, jusqu’à la révélation mystérieuse de son ancien compagnon de chambre, Mark, informaticien de génie, qui travaille pour le gouvernement dans le Nevada… Les suppositions vont bon train sans qu’il puisse confirmer ou infirmer. En fait, lui, ce qu’il veut c’est devenir écrivain et que son manuscrit déjà prêt soit adapté au cinéma.

Comme par magie, nous voici en 1947, Winston Churchill est appelé de toute urgence dans son ancien bunker de guerre où l’attend un dossier aussi épais qu’explosif. Que le gouvernement Attlee, celui qui l’a expulsé de la vie politique en gagnant les dernières élections, s’en remette à lui, le sort a de ses ironies parfois… À la lecture des documents, le vieux lion ne peut qu’être en accord avec la décision prise, la Grande Bretagne n’est pas en état de gérer les implications de cette découverte. Car c’est seulement de cela qu’il s’agit : une simple fouille archéologique dans l’Île de Wight met au jour un site surprenant, au contenu impensable, troublant et extrêmement dangereux en ce début de guerre froide. Alors whisky, cigare, action ! Il appelle le président américain Truman et lui confie la patate chaude. Il n’oublie pas non plus de s’occuper de l’équipe archéologique de manière… radicale et définitive. Cela dépasse de loin la raison d’État…
Truman, assez troublé par ces révélations, réagit vite, il ordonne à la Marine de faire le nécessaire pour accueillir cet encombrant héritage.
Aussitôt dit, aussitôt fait, le lieu de villégiature est tout trouvé : la zone 51 !
Pour garder le secret on désinforme, on laisse dire n’importe quoi, on alimente tous les phantasmes et cela fonctionne au-delà de toute espérance.

Retour rapide à notre époque, on tourne en rond, on s’accroche à chaque embryon de piste, sans aucun résultat.

Nous sommes projetés sur l’Île de Wight en l’an 777, une prophétie, une malédiction concernant le 7ème fils… Une femme va accoucher, après des heures et des heures de travail sortent des jumeaux ! Le père s’empare du premier né et lui fracasse la tête, la malédiction est conjurée, il célèbre la naissance de son 8ème fils !
Las ! il ignore que l’aîné est celui qu’il a épargné. Il a bien un 7ème fils, roux aux yeux verts, complètement indifférent au monde qui l’entoure. De guerre lasse, le père finit par confier cet enfant étrange au monastère.
On découvre par hasard que le petit écrit, comment est-ce possible ? On déchiffre : un nom, la date de naissance et… celle de la mort. On lui prépare une pièce, on lui fournit plumes, encres, parchemins. Et l’enfant écrit à une vitesse folle, se nourrit à peine ne dort que très peu, tout à sa tâche. On décide que c’est une bénédiction divine, un don que Dieu met au service des Hommes. Il écrit dans toutes les langues, le nom des humains passés, présents et à venir. On assure sa descendance par le viol de jeunes filles qui toutes donnent, de génération en génération, un enfant roux aux yeux verts, ils sont comme connectés, leurs écrits se complètent sans aucune redondance. Jusqu’au jour où devant des témoins effarés, tous arrêtent d’écrire et chacun d’eux s’enfonce la plume dans l’oeil au même instant.

Je n’en dirai pas plus, vous avez tous les éléments qui vous donneront, je l’espère, envie de lire ce roman.

Ceci étant posé, sa lecture pose de nombreuses questions qui n’ont rien d’anodin…

Ainsi je me demande ce que je ferais si je recevais un jour en cadeau (empoisonné ?) une connaissance inconcevable : d’abord serais-je en capacité de comprendre ? Oserais-je chercher les informations me concernant, celles de mes proches ? Devrais-je partager ce trésor avec quelqu’un ou le garder pour moi ?

Si je les communique à l’État, jusqu’où sa Raison le conduirait ? Quel usage en ferait-il ?

Si j’en prends la garde, combien de temps resterais-je moi-même en voulant interférer sur le destin pour sauver des vies en prenant le risque d’échouer et d’être justement l’instrument de ces destinées ? Deviendrais-je ivre de pouvoir façon Gourou ?

A quoi sert la connaissance si on ne sait quoi en faire ? Mais avons-nous jamais été prêts à quelque découverte que ce soit ? Du vaccin aux armes chimiques, il a bien fallu s’y faire… D’où les comités d’éthique d’ailleurs…

Pour l’heure, en fait, le seul savoir dont nous sommes sûrs est que chaque chose qui nait finit par mourir…

Voyez jusqu’où nous mène ce thriller ! Et devinez-quoi : Glenn Cooper a écrit une suite…

Un prochain article est prévu, bien évidemment, mais je vous laisse le temps de savourer d’abord ce premier livre !

Bonne lecture















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