Quelle hypocrite cette fourmi
si fière du travail fourni
qu’elle chasse la cigale
qui pourtant la régale
de son chant estival,
en amont, en aval,
lui donnant donc toute ardeur
pour accomplir son dur labeur !
Qu’il est si dur le sort des poètes :
aussi fugace qu’une comète.
Or dans chaque tête,
sans être esthète,
souvent un air, une chanson,
s’accroche comme charançon.
Aussi parfois l’on entend
de valeureux prétendants
au bonheur, oser fredonner
et de la joie ainsi donner.
Que cela sonne juste ou faux
c’est pourtant de bien plus qu’il nous faut !
Comment encore prétendre
que cet art mène à dépendre
de la plus condescendante des charités
de ceux qui ignorent le bonheur de chanter !
03/02/2024