Pourquoi lire ce livre ?
Lisa Gardner a décidé d’explorer le monde des disparitions inquiétantes non résolues et classées en faisant appel à une nouvelle héroïne que l’on prendra sûrement plaisir à suivre au fil des romans à venir…
Résumé : 4ème de couverture
(Éditions Albin Michel)
La nouvelle série de la reine du thriller psychologique.
« Je m’appelle Frankie Elkin et je me suis donné pour mission de retrouver des personnes disparues – en particulier quand elles appartiennent à des minorités. Quand la police a baissé les bras, que les médias ne s’y sont pas intéressés, que tout le monde a oublié, c’est là que j’interviens. »
Frankie, la quarantaine, ancienne alcoolique, est un loup solitaire. Lorsqu’elle apprend qu’une adolescente haïtienne a disparu de Mattapan, quartier chaud de Boston, elle se jure de tout mettre en œuvre pour la retrouver, quitte à risquer sa peau.
Avec 2 millions de livres vendus en France et plus de 25 millions dans le monde, Lisa Gardner domine la scène du suspense. L’été d’avant marque le début d’une nouvelle série culte.
Ce qu’en dit la presse :
« L’un des personnages les plus originaux de la littérature policière contemporaine. » Washington Post
« L’été d’avant pourrait bien être l’un des meilleurs romans de Lisa Gardner… » Fresh Fiction »
Lisa Gardner signe une fois de plus un polar redoutablement efficace. » Gala
Mon avis :
J’étais curieuse de découvrir ce nouveau personnage qui, je le souhaite, continuera à vivre sous la plume de Lisa GARDNER.
Outre l’intrigue passionnante et fort bien documentée dont nous avons une idée assez précise dans le résumé, plusieurs sujets sont abordés dans ce premier ouvrage, à la manière d’une étude clinique, proprement découpée au scalpel, accentuant l’aspect dramatique de l’ensemble.
Ainsi sommes-nous entraînés dans la société communautariste américaine. Bien que décrite à souhait dans bon nombre de romans, ici nous y plongeons tête première, en immersion totale et souvent en apnée !
Car Frankie, sans port ni attaches, est blanche, un énorme handicap quand on souhaite se mêler aux ‘minorités’. Elle n’est pas du coin : une ‘forastera‘ dirait-on en Espagne, je n’ai pas trouvé d’autre mot dissociant la nationalité de l’endroit où l’on vit.
A mon sens, il faudrait en inventer un pour désigner l’étranger au quartier, à la rue, voire à immeuble !
Suspicion, défiance, omerta accompagnée de menaces, voilà ce qui attend quiconque sort de son propre périmètre ‘racial’ autant que ‘social’.
Nous devenons témoins du destin des migrants, tenant à un simple papier, à durée limitée, désespérant les jeunes d’avoir une vie meilleure, brisant net leur ‘American dream‘ lorsque cette épée de Damoclès s’abat sur eux …
Rien de nouveau non plus sur les guerres de gangs excepté, peut-être, leur côté bigarré tant elles concernent des communautés différentes.
Ajoutons à cela le rejet quasi systématique des familles, toujours en souffrance, comme des forces de police qui voient dans ce genre d’activité une remise en cause de leur travail, et l’on se demande comment de simples citoyens trouvent la force de mener leur projet à bien…
Car ces groupes d’enquêteurs amateurs existent, ils partagent leurs informations sur des forum et font avancer les choses du mieux qu’ils peuvent.
Fort heureusement, il existe des gens intelligents et bienveillants partout, donc lorsque l’empathie naturelle de Frankie fait son œuvre, cela ouvre des brèches, la communication s’établit petit à petit, même si ses interlocuteurs restent incrédules quand ils comprennent qu’elle ne demande pas d’argent.
Mettre bénévolement sa vie en danger, dans son propre pays, est une idée totalement aberrante au paradis des billets verts !
Cela fait beaucoup d’obstacles à surmonter !
Mais ce n’est pas tout, figurez-vous que notre amie en a un supplémentaire : sa lutte contre l’alcoolisme.
Au-delà des images d’Épinal qui incitent souvent à la moquerie, vous savez le ‘Bonjour, je m’appelle Bidule et je suis alcoolique’ auquel tout le monde répond en chœur ‘Bonjour Bidule’, se cache une réalité toute autre…
Nous apprenons non seulement le fonctionnement des groupes des Alcooliques Anonymes (AA) américains, disséminés partout sur le territoire, mais aussi ce qu’ils représentent pour leurs membres.
J’ai découvert une famille, une vraie, une ‘à la vie, à la mort’ !
Plus de ‘race’, de statut social, de jugement : l’on écoute surtout et parle si nécessaire car l’on a en commun un ennemi terriblement puissant, tapi dans l’ombre, au plus profond de nous-mêmes…
Et c’est cela qui porte Frankie, où qu’elle se trouve, cette solidarité jamais démentie. Un havre de paix vital dans sa tourmente intime.
Car elle gamberge, parfois en boucle, jusqu’à tourner à vide au risque de porter son cerveau à ébullition !
Entre ses souvenirs d’adolescente, les réponses qu’elle arrache et les échanges très compliqués avec la police, elle obtient des résultats…
Une tragédie la pousse à avancer tout en l’empêchant de vivre, elle s’interdit certaines émotions surtout quand elles semblent réciproques.
Que le chemin de la résilience est aussi long que tortueux ! …
Je pourrais encore écrire des pages entières, mais, à l’image d’un bon vin, je préfère ne pas l’éventer, je vous le sers simplement décanté, à la bonne température, du moins je l’espère !
Bonne lecture et à bientôt