Pourquoi lire ce livre ?
Chacun de ses écrits nous met la cervelle à l’envers, comme dans une lessiveuse bloquée sur l’essorage, nous nous retrouvons sans dessus-dessous tout en étant confortablement installé, c’est la spécialité de Donato CARRISI !
Résumé : 4ème de couverture
Mon avis :
L’auteur est dans ma liste de ‘chouchous’, bien sûr !
Dans ce roman, suite de ‘La maison des voix‘ et de ‘La maison des souvenirs‘ l’écrivain continue d’explorer l’esprit humain, notamment les terreurs enfantines, interrogeant les interactions inconscientes comme volontaires entre individus.
Je précise qu’il n’est pas nécessaire d’avoir lu les deux premiers pour suivre cette intrigue fort bien résumée dans la 4ème de couverture.
De ce récit très riche je souhaite surtout évoquer les mécanismes à l’œuvre dans nos pauvres petites têtes !
A l’instar de Mila ou de Marcus et Sandra (autres personnages récurrents), Pietro Gerber, psychologue pour enfants, a été brisé plusieurs fois au cours de sa vie.
Avec lui nous pénétrons donc à nouveau dans l’inconscient de ces enfants dont les comportements étranges effraient les grandes personnes.
Il est intéressant de constater que pour les jeunes patients il n’y a rien d’anormal, les récits sont cohérents, logiques, leur monde intérieur cohabite naturellement avec le monde extérieur. Mieux : ils forment pratiquement un tout, sans à priori aucun.
Leur cerveau en développement semble les protéger d’une certaine manière : la soif d’apprendre, de comprendre leur environnement, alimente l’ouverture d’esprit, le tri des informations recueillies se fera bien plus tard…
Toutefois cela les rend plus vulnérables à la manipulation ainsi qu’à l’emprise dont ils n’ont pas conscience puisque exclusivement du fait des adultes. Et c’est néanmoins cela qui les terrifie, cette sensation indéfinissable que quelque chose se dérègle dans leur univers si bien organisé habituellement…
Comment un psychologue peut-il garder la distance nécessaire quand la thérapie qu’il mène le renvoie précisément à sa propre histoire, passée ou plus récente ?
Il lui faut aussi accepter d’ouvrir sa propre boite de Pandore : son inconscient, mémoire enfouie de plus en plus profondément à mesure que le temps passe, par instinct de survie.
Car soulager les autres grâce à l’hypnose est une chose, se guérir soi-même en est une autre !
Utilisant comme trame une histoire d’amitié, de deuil, de culpabilité, de trahison et de vengeance, il me semble que l’auteur nous aide à comprendre que l’on ne peut être résilient, terme quelque peu galvaudé à mon sens, sans se rappeler exactement son passé.
Et une fois retrouvé : le revivre – strate par strate – avec l’esprit de l’adulte que l’on est devenu qui rassure l’enfant que l’on garde sa vie durant au fond de soi.
Cette mise en lumière laisse éclater la réalité, efface les ombres et éloigne à jamais les ténèbres dans lesquelles notre cerveau avait gardé nos souvenirs tout ce temps.
Et pour cela, il faut communiquer, s’ouvrir à qui a vécu la même histoire, s’armer de courage pour surmonter la crainte du regard, du jugement présupposé aussi impitoyable que définitif, des victimes ces autres ‘nous-mêmes’…
Difficile de se livrer à cet exercice tant nos peurs sont profondément enracinées, alors que dire lorsqu’il s’agit en plus de démonter pièce par pièce une machination machiavélique, dont l’objectif est de conduire à la perte de toute raison ?
Je crois que si l’on subit effectivement son enfance, l’on devient responsable de ce que l’on en fait une fois adulte.
Donato Carrisi, tout en malmenant avec délice son personnage principal, nous présente les différentes voies prises par les protagonistes dont chacune d’elle engendre des souffrances.
Cependant, in fine, une seule est réellement salvatrice…
Travailler sur soi en profondeur, aidé par un professionnel, permettrait assurément de faire la paix avec soi-même et de (re)vivre pleinement, le regard résolument tourné vers l’avenir et non plus vers un passé destructeur…
Comme on le voit, c’est un roman terrifiant, certes, mais dans lequel la lumière n’est jamais bien loin…
Bonne lecture et à bientôt
J’ai lu un roman de l’auteur et cela a suffit à me donner envie de lire d’autres livres.
Les thèmes abordés m’intéressent et votre analyse fine donne envie de poursuivre la série que j’ai commencée dans le désordre…
Bonjour, il y a plusieurs héros et chacun traite des sujets plus particuliers, pour Pietro c’est le rapport à l’enfance et la thérapie, pour Mila c’est la recherche de victimes et la neutralisation des coupables, pour Marcus (et Sandra mais pas tout le temps) c’est la vérité et la justice entraînant parfois la mise à l’épreuve de la foi. Je dirais que pour ce dernier, la spiritualité est très présente…
Quels livres avez-vous lu ?
La maison sans souvenirs 🙂 Il m’a manqué quelques éléments de compréhension n’ayant pas lu le tome précédent mais j’ai beaucoup aimé.
Je crois que c’est le 3ème avec Pietro mais je ne l’ai pas encore acheté 😂 ma banquière est assez frileuse 🤪