Consigne de l’Atelier de Véronik pour le mois de février 2022 – autour du plaisir – En gras et italique le texte original
Dans quelle galère me suis-je embarquée pour tenter de respecter la consigne ? Je n’ai pourtant pas le talent d’Edmond Rostand !
Mais je me lance en quémandant votre bienveillance…
Et que faudrait-il faire ?
Chercher des mots imposés, telle une purge
Et comme le mouton de Panurge
Et suit son maître en s’assurant sa protection
Grimper dans son estime par une bonne action ?
Non, merci !
Dédier, comme il est demandé, supplié
Des vers bien plaisants à l’Atelier ?
Se changer soudain en lèche botte
Dans l’espoir d’avoir une bonne note
Naître à ses yeux enfin joyeux ?
Non, merci !
Déjeuner tout en oubliant de manger
Avoir en tête la quête du beau, sans danger
Qui m’abaisse, m’ôte tout bonheur ?
Exécuter de la sorte mon honneur ?
Non, merci !
D’une main écrire, tel un automate, sans penser
Cependant que de l’autre, mes plaies je vais panser
Et donneuse de joie par nécessité
Avoir de la sorte mon nom bien cité ?
Non, merci !
Devenir presque heureuse dans cet exercice
Et naviguer entre deux eaux, deux matrices
Et dans lesquelles je serais malgré moi émerveillée ?
Non, merci !
Chez notre chère Dame Véronik
Faire tout exprès aux autres la nique ?
Non, merci !
S’aller faire en forêt une belle balade
Que le soleil lui-même en est malade ?
Non, merci !
Travailler seulement à ce projet
Sur celui-ci et point d’autre sujet ?
Non, merci !
Ne découvrir que par la télé la vie délicieuse
Être terrorisée par une météo capricieuse
Et se dire d’un jour l’autre, réciter un mantra
Que demain sera plus beau et que ce sera extra ?
Non, merci !
Calculer, chercher, procrastiner
Préférer se ruiner en projets mort-nés,
Rédiger des listes simplement pour le plaisir ?
Non, merci ! Non, merci ! Non, merci !
Mais…
Chanter, aimer, valser ou tangoter
Avoir l’œil attiré par la beauté
Mettre le dimanche après le lundi
Pour un oui, sourire à ce qui est dit
Travailler dans la joie et la bonne humeur
À tel voyage que l’on fera dans l’heure
N’écrire vraiment que ce que l’on aime
Et modeste, surtout rester la même
Sois satisfaite de tous ces petits riens
Si c’est autour de toi ce n’est pas rien
Puis quand enfin le bonheur est là
Ne pas être tentée de le garder pour soi
Vis-à-vis des autres penser au partage
Bref, bien loin de l’adage
Lors même que le soleil se montre
Ne pas bouder son bonheur en regardant sa montre !