En grande partie à cause du confinement de près de la moitié de l’humanité, des dizaines de millions de personnes vont venir gonfler en 2020 les rangs de celles souffrant de la faim, dans les pays où elles sont déjà nombreuses, bien sûr, mais aussi dans des pays où il y en a peu. Des agriculteurs voyant leurs récoltes pourrir sans acheteurs, aux habitants des bidonvilles exerçant des métiers informels, en passant par les étudiants privés du travailleur permettant de se nourrir. Il ne s’agit pas d’une crise de la production agricole, mais d’une crise de l’accessibilité à l’alimentation, qu’elle soit physique, parce que les marchés alimentaires sont fermés, ou monétaire, parce que les gens n’ont pas l’argent nécessaire. L’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a calculé qu’’ils seront 14,4 millions à rejoindre les rangs de la sous-alimentation en cas de récession globale de 2 %, 38,2 millions si la contraction atteint 5 % et jusqu’à 80,3 millions pour un repli de 10 % . Ces nouveaux malnutris viendront s’ajouter aux 820 millions de personnes souffrant déjà de faim, soit un Terrien sur neuf.
L’objectif « faim zéro » d’ici à 2030 que s’est fixé la communauté internationale semble de moins en moins atteignable. Le rapport sur la nutrition mondiale, publié mardi 12 mai, vient rappeler que tous les voyants étaient au rouge en début d’année avant même que le Covid-19 ne gagne l’ensemble des continents. Cette publication, lancée en 2013 par plusieurs dizaines de parties prenantes (experts en nutrition, membres d’agences internationales, représentants du secteur privé et de la société civile, donateurs), dresse un état des lieux des indicateurs de nutrition.
D’après un article du Monde.fr
Initialement publié sur Blog Histoire Géo