L’on me donne plusieurs noms, parmi eux un à ma préférence : Gaïa.
J’aime Gaïa, antique prénom dans une promesse de confiance et d’éternité.
Longtemps j’ai supporté les lames, longtemps j’ai bu le sang et les larmes, moi qui m’abreuve à l’eau de pluie !
En mon sein éclôt la vie et les âmes n’y ont pas leur place.
Et pourtant !
Pourtant mon Gaïus m’a trahie, et ses descendants aussi…
´Où tu seras Gaïus, je serai Gaïa’.
Vraiment ?
Moi je suis là mais je ne peux plus suivre, je ne le veux plus.
Moi je subis la cruauté des petits Gaïus.
Ils me lézardent, me creusent, m’empoisonnent et s’infligent ces mêmes traitements.
On me dit en danger. Moi ?
Leur monde certainement, leur survie plus sûrement !
Cela m’importerait peu s’ils ne menaient avec eux tout mes autres enfants animaux, végétaux, minéraux…
Alors je résiste et résiste encore.
Mais maintenant je dis stop !
À vos guerres incessantes je fourbis mes armes et vous envoie mes fléaux n’importe quand et n’importe où.
Et comme pour vos guerres ce sont les innocents qui en paient le prix.
Vont-ils enfin se réveiller ceux-ci ?
Mettre tous ces assoiffés de sang, ces affamés de pouvoir, ces drogués de richesses sur une très grande île déserte. Là ils pourront se berner, se voler et s’entretuer à qui mieux mieux, et j’engloutirai les survivants dans mes abysses insondables !
Peut-être que les braves gens pourront enfin vivre en paix renouant une relation harmonieuse avec le vivant.
La sagesse doit prévaloir sans cela ce n’est pas moi qui disparaîtrai, sans cela c’est votre monde qui court à sa perte !
Maintes fois je vous ai prévenu mais ceux qui m’ont entendue sont encore ignorés. De belles paroles certes mais si peu d’actes…
Prenez garde : vos à Dieu vat, Inch Allah et autres incantations de résignation que vous employez seront, par ma force, votre seule réalité.
Pourtant vous pouvez encore éviter le pire…
Humains ne parlez plus mais agissez ensemble ou vous serez perdus.
J’ai dit.