Avant tout il faut bien admettre que chacun a sa propre image de Jean-Baptiste ADAMSBERG, ce qui rend l’incarnation de ce personnage particulièrement délicate pour le comédien qui s’y colle …
Difficile d’interpréter quelqu’un qui résout des enquêtes tordues sans réfléchir !
Compliqué aussi pour le lecteur d’adhérer à ce drôle de commissaire qui n’est qu’ondulation alors que nous sommes habitués à des personnages bien plus carrés, plus … policiers !
Et c’est là tout son charme car s’il avoue lui-même et sans honte ignorer comment faire pour réfléchir, il n’en demeure pas moins à l’affût des idées qui prennent un malin plaisir à jouer à cache-cache avec lui dans sa cervelle.
Alors il promène sa carcasse partout où il se trouve des heures durant, laissant décanter ce qui doit l’être…
Les pieds profondément enracinés dans la terre et la tête dans les étoiles (ou ailleurs), son côté lunaire semble bien souvent l’emporter sur le solaire, à l’inverse de tout le monde : la plupart du temps, il crayonne, écoute, s’arrête sur des informations a priori sans lien entre elles, pose quelques questions aussi surprenantes que variées à son collègue Danglard, son encyclopédie sur patte adepte du vin blanc dès la mi-journée, et laisse son équipe gérer le quotidien auquel il ne trouve aucun intérêt.
Pour autant, dès qu’il faut passer à l’action, plus de lune à l’horizon !
Une autorité naturelle alliée à des certitudes connues de lui seul mais qui ont fait leurs preuves, porte chacun à se mettre à sa tâche sans chercher à comprendre.
Le solaire était là depuis toujours, tellement évident que personne ne le remarque d’emblée.
Cependant nous avons quelques certitudes le concernant : tout d’abord il aime Petite Chérie, ensuite il déteste la méchanceté comme les méchants qu’il renifle à des kilomètres à la ronde. Il ne s’agit pas de mesquinerie ou autres petites perversions des êtres et des âmes, non, l’on parle de vrais méchants.
Enfin, son ego ne se situe pas au même endroit que le commun des mortels ce qui le rend quasiment invincible autant auprès de certains collègues mal embouchés que des coupables qui pensent le berner aisément.
Quant à son équipe, à l’image de son patron, elle ne ressemble à aucune autre et c’est un vrai régal que de suivre tout ce petit monde dans des aventures qui n’ont de farfelues que l’emballage, petit nœud cadeau que l’auteure nous offre pour notre plus grand plaisir…
Ah, j’oubliais : merci de ne pas déranger le chat même s’il dort sur le photocopieur !